Communiqué de l’UDT – Un travaillisme à la française s’impose !

A la fin du mois d’août 2023, le président de la République s’était engagé à organiser une conférence sociale entre les partenaires sociaux, sous la houlette de madame Elisabeth Borne, Premier Ministre.

L’objectif claironné se voulait ambitieux : faire en sorte que le travail paie mieux ! Et dans un premier temps, faire évoluer les salaires minimum des branches se situant en dessous du SMIC.

Mais comme il fallait s’y attendre, cette conférence sociale, qui s’est tenue le 16 octobre a finalement accouché d’une souris….
Pouvait-il en être autrement lorsque le ministre de l’économie, en préalable, rappelait que l’Etat n’avait pas le pouvoir, en économie libérale, de réglementer prix et salaires ?

Car tout en effet part de ce constat : depuis près de cinquante ans maintenant, il n’est pas un gouvernement, de droite, comme de gauche qui n’ait contribué à déconstruire le système social issu du programme du CNR, mis en œuvre par le Gouvernement du Général de Gaulle : abandon du rôle de l’Etat dans la direction de l’économie et de la planification, Privatisations et casse des services publics, détérioration du système de santé, déliquescence de l’éducation nationale, quasi disparition de l’aménagement du territoire, fin des politiques de revenus, etc…

Depuis les années 70, après la tentative torpillée de « Nouvelle Société » nos gouvernants n’ont eu de cesse d’abandonner la maîtrise de notre destin collectif, au nom de la nouvelle bien-pensance et de la pensée unique néo-libérale.

Et ce ne sont pas les gadgets comme le Commissariat au Plan croupion, le Ségur de la Santé, les états-généraux de l’alimentation ou la création du « haut conseil des rémunérations » qui pourront créer le change et occulter le fait majeur qu’est aujourd’hui la perte de notre Souveraineté nationale.

La volonté de reconquête de cette Souveraineté nationale, ce n’est finalement que l’ardent désir de démocratie, et le souci du Bien Commun.

Quand allons-nous enfin traiter le mal à la racine ?

L’Union Démocratique du Travail reconstituée s’inscrit dans la ligne de sa devancière, et a vocation à défendre et promouvoir la « troisième voie » (ni libéralisme, ni étatisme) qui fut le souci permanent de celui qui, pour nous, continue d’incarner l’espérance du renouveau.

La seule issue pour notre Nation réside dans la reconstruction, de l’édifice construit par le Général de Gaulle, c’est-à-dire un Etat fort, volontariste et doté des moyens de son ambition, appuyé sur la participation d’une Nation vivante, au tissu social reconstitué. Il nous faudra rendre ainsi au contrôle de la Nation les secteurs d’activité stratégiques pour l’économie et la sécurité du pays et de ses citoyens.

La crise du COVID nous a montré de façon éclatante, pour le secteur de la santé, les risques encourus du fait de notre dépendance envers les groupes dominants l’économie de ce secteur.

Il nous faudra surtout recréer une véritable planification démocratique, en associant les forces vives du pays et les collectivités chargées, avec l’Etat et sous son contrôle, de sa mise en œuvre. Elle devrait permettre de redéfinir une véritable politique industrielle et le rapatriement en France d’activités délocalisées.

A cet égard, une Agence Nationale de Réindustrialisation en sera l’outil indispensable, avec un grand Emprunt d’Etat permettant de financer la relance de nos activités industrielles, le tissu des petites et moyennes entreprises et la Recherche, moteur indispensable des développements futurs.

Le rôle de l’Etat est essentiel, mais doit trouver un point d’appui dans des collectivités territoriales dont le découpage actuel, issu d’une loi Nôtre aberrante, sera revu et dont les compétences seront redéfinies. Les libertés locales, dans le cadre d’une unité nationale réaffirmée, sont en effet une des conditions d’une Nation vivante et prospère.

D’autres mesures, bien entendu, devront compléter cet effort de restauration :

Une nouvelle politique des revenus, institutionnalisation du dialogue social, politique de l’apprentissage, lutte contre la fraude fiscale, refonte du système allocatif, appui au développement de l’économie sociale et solidaire, allègement des charges sur les entreprises, etc…

Mais aussi :

  • Nationalisation des secteurs stratégiques pour l’économie du pays.
  • Restauration du commissariat au plan
  • Suppression de la loi Macron et de la loi El Khomri
  • Favoriser l’apprentissage par la création d’un ministère adossé au ministère du travail.
  • Création d’un ministère de l’industrie et des nouvelles technologies
  • Développer une culture du dialogue social avec des commissaires chargés de chaque secteur d’activité économique.
  • Une grande réforme territoriale avec le retour des anciennes régions.
  • Permettre aux conseillers généraux de nommer des délégués pour les représenter au sein du Conseil régional.
  • Taxer les spéculations financières,
  • Soutenir l’industrie et l’innovation par des commandes publiques et par un appui stratégique qui sera donné grâce à une Agence Nationale de Réindustrialisation.
  • Retour au travail pour chacun, seule condition d’une reprise économique certaine, par le retour de l’apprentissage avec des aides aux entreprises, l’allègement des charges patronales, l’aide aux mères d’au moins deux enfants qui désirent les élever.
  • Augmentation des bas salaires et minimas sociaux de 10% afin de compenser les augmentations ou créations de taxes qui pourraient pénaliser les plus faibles.
  • Favorisation du temps plein par rapport au temps partiel en s’assurant qu’une personne à temps plein coûtera moins cher à l’entreprise que deux personnes à temps partiel.
  • Renforcement de la communication entre les entreprises et les collectivités, notamment vis-à-vis des objectifs de production.
  • Tout versement d’aides publiques à des entreprises pour la création d’emplois doit être soumis à remboursement en cas de non respect des règles établies ou de délocalisation.
  • Restauration du commissariat au plan.

Et enfin, l’idée maîtresse de l’UDT, l’œuvre sociale inachevée du général de Gaulle :

La Mise en place de l’association « capital-travail », qui associe tous les travailleurs au capital et à la gestion de leur entreprise!

Parce qu’il est question d’améliorer la condition ouvrière tout en améliorant le développement économique des entreprises, l’association du capital et du travail entend à ce que chacun travaille ensemble et aille vers la même direction pour le bien commun.

Cette vision économique comporte trois volets : la participation au capital, la participation aux responsabilités et la participation aux bénéfices.

Qu’est-ce à dire ?

La participation au capital: donne accès aux travailleurs au capital social de leur l’entreprise, elle conduit à terme à l’abolition de la lutte des classes qui sépare patronat, actionnaires et salariés.

La participation aux responsabilités: que d’autres nomment cogestion, donne accès à la parole des salariés en tant que tels, au sein de la direction en dehors bien sûr de la représentation des actionnaires salariés.

La participation aux bénéfices: permet aux salariés d’obtenir une part des bénéfices que réalisent les entreprises, en dehors des salaires bien évidemment. La participation aux résultats est donc aléatoire.

Bref, associer le capital et le travail révolutionnera le monde économique et social de notre pays qui n’aura plus besoin systématiquement d’intervenir pour répondre aux conflits sociaux.

La paix sociale c’est ce que nous devons engager et c’est ce que les gaullistes de conviction doivent, plus que jamais, avoir la volonté de faire en défendant cette 3ème voie sociale, entre capitalisme et le collectivisme.

«Voilà ce que doit être la grande réforme de ce siècle ! Ce qui est en cause, c’est la condition de l’homme.»
Charles de Gaulle, 11 mars 1969.

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